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Le Réseau Santé Bruxellois permet le partage électronique et sécurisé des données de santé entre les prestataires de soins et les établissements de soins. Il permet aussi aux patients bruxellois d’accéder à leurs données. « On est vraiment parmi les pays pionniers par rapport au partage de données relatives à la santé« , précise Christine de Bray (directrice générale d’Abrumet, l’association qui gère la plateforme).
Le Réseau Santé Bruxellois, comment ça marche ?
Né de la volonté des médecins généralistes d’une part, et des hôpitaux d’autre part, ce réseau permet aux acteurs de la santé de dialoguer, d’échanger des informations utiles aux soins prodigués aux patients. « Le but est de faciliter l’échange des données pour suivre le patient dans le cadre de ce qu’on appelle la continuité des soins« , clarifie Christine de Bray.
On y trouve tout type de documents. « Aujourd’hui, il y a près de 92 millions de documents qui sont mis à disposition. Il s’agit de résumés faits par les généralistes, de documents hospitaliers (comme les lettres de sortie de l’hôpital, de rapports d’hospitalisation ou encore de résultats de prise de sang ou de radio). Il y a énormément d’informations à disposition.«
Quels rapports avec la plateforme masanté.be ?
Première différence, masante.be est une plateforme fédérale. « Ce portail est né de la volonté du politique d’avoir un point d’accès de référence pour le patient, mais qui irait au-delà du strict accès au dossier santé. On va y retrouver des informations liées par exemple au handicap, à la volonté de faire un don d’organes. On va y retrouver aussi ces informations concernant les médicaments, les prescriptions. »
Si les deux plateformes sont différentes, elles collaborent. Une collaboration entre les plateformes régionales (car la Wallonie et la Flandre aussi possèdent leur propre plateforme) et le fédéral. « L’idée est que le patient peut s’adresser au portail de son choix. » Dans cette idée, ces différentes plateformes dialoguent et créent du lien entre les informations qu’elles stockent. « Tout ça, c’est transparent pour le patient. L’idée est qu’ils ne le voient pas et qu’ils doivent cliquer le moins possible.«
D’ailleurs, l’intention est d’aller encore plus loin, vers une plus grande intégration entre les différents acteurs. « Plutôt que de renvoyer vers le portail de l’autre, de la région concernée ou d’autres sites, les données seront davantage intégrées, c’est-à-dire accessibles directement dans l’environnement que le patient a consulté. Et donc, on collabore pour faire en sorte qu’il n’y ait pas de perte de fonctionnalité.«
Quelle est la fonction à connaître en priorité ?
Les deux portails, fédéraux et régionaux, se présentent plus ou moins de la même manière, « sous forme de tuiles. La plus importante est celle qui se présente en général en premier. Elle s’appelle Mon dossier santé Résumé. » Il s’agit d’un résumé du dossier du patient, produit par le médecin généraliste. Il reflète plus particulièrement la dernière visite du patient chez son médecin traitant.
Qui a accès à mes données ?
Un patient utilisant ce système rend son dossier médical accessible aussi bien à un hôpital qu’à un généraliste. « C’est un réseau sécurisé. Les informations ne sont pas transmises à des tiers, comme une compagnie d’assurance par exemple« , précise notre interlocutrice.
Actuellement, quand un patient souhaite utiliser cette plateforme, il consent à ce que ses données soient accessibles au personnel médical de manière générale. Dans son évolution, le RSB souhaite donner une plus grande « granularité » aux patients. L’idée est de lui permettre de mieux gérer l’accès à son dossier médical. « Pour que le patient puisse, s’il le souhaite, paramétrer quel type de professionnels peut avoir accès à quel type de documents dans son dossier. De plus, dans quelques mois, il y aura la possibilité pour le patient d’accéder à son dossier, mais pour lui seul, sans pour autant consentir au partage entre prestataires de soins. C’est le type d’évolution qu’on voudrait apporter.«
Pourquoi n’ai-je pas encore accès à certaines informations ?
Si enfant, vous avez reçu plusieurs vaccins, par exemple contre la rougeole, ils ne sont pas répertoriés sur le site. La plateforme ne recense pas toutes nos données médicales pour le moment.
« C’est un écosystème (le partage de données de santé) qui est en construction permanente. On est en partenariat avec d’autres acteurs pour améliorer le partage de données de santé et leur accès, que ce soit aux professionnels ou aux patients. L’ONE (Office de la Naissance et de l’Enfance) est incluse à ce projet et il est prévu que dans les prochains mois, les vaccins des enfants soient également accessibles aux parents au travers du Réseau de Santé Bruxellois.«
D’autres partenariats sont en cours, notamment concernant les pharmacies. Les vaccinations qui ont été dispensées contre la grippe en pharmacie seront également répertoriées.