Les inégalités numériques en santé, comment y faire face ?

par | Juil 16, 2024 | News, Patients, Professionnels de la santé

Semaine eSanté 2024 : retour table ronde sur les inégalités numériques en santé

À l’occasion de la Semaine eSanté 2024, nous avons eu le plaisir d’organiser une table ronde sur un sujet crucial : « Les inégalités numériques en matière de santé, comment y faire face ? ». Avec la participation de six experts venus de divers horizons – des praticiens de santé, des représentants politiques et des acteurs associatifs – cette table ronde a offert des perspectives riches et variées sur les défis et les solutions possibles pour réduire les inégalités numériques dans le domaine de la santé.

Les experts invités

    • Yves Dario – Coordinateur de projet à la Fondation Roi Baudouin
    • Pierre-Louis Deudon – Médecin Généraliste à Etterbeek
    • Egide Nshimirimana – Conseiller et formateur à la Maison du Numérique 1190
    • Jean Deydier – Fondateur de WeTechCare
    • Miguel Lardennois – Infirmier et conseiller en politique de santé au Cabinet Maron (Ecolo)
    • Esteban Baez – Responsable de la cellule transition numérique au Cabinet Clerfayt (DéFi)

Les points clés abordés

Lors de cette table ronde, plusieurs points cruciaux ont été abordés :

  • Impact de la fracture numérique sur l’accès aux soins : Les difficultés d’accès aux outils numériques peuvent exacerber les inégalités en matière de santé.
  • Statistiques et études récentes sur les Belges et leur santé connectée : Des données pertinentes ont été présentées pour illustrer l’ampleur du problème.
  • Initiatives politiques et recommandations pratiques : Des solutions concrètes ont été proposées pour améliorer l’inclusion numérique dans le domaine de la santé.

Compte Rendu

Nous sommes heureux de partager avec vous le compte rendu interactif de cette session. Ce document, disponible en français et en néerlandais, présente les discussions, les témoignages et les ressources évoquées durant la table ronde.

https://view.genially.com/667d6a40f240540015c1ff35

Comme les éléments de ce compte rendu interactif ne sont pas accessibles numériquement, vous pouvez trouver ci-dessous, une alternative textuelle.

 Les belges et leur santé

    • 7,7/10, est la moyenne que donnent les belges à leur état de santé. Il existe une corrélation positive entre la littératie numérique (utilisation confiante et critique d’une gamme complète TIC) et un sentiment de bon état de santé.
    • 48% des belges utilisent Internet pour se renseigner sur leur état de santé. Mais la première source d’information reste tout de même le médecin généraliste qui joue un rôle essentiel dans le suivi de la santé.
    • 28% des belges ne savent pas dire ce qu’est une « donnée de santé ». 1/4 des belge a déjà consulté ses données de santé en ligne

Les belges et le numérique

    • 91% des belges ont des appareils électroniques
    • 11% n’ont pas accès à Internet
    • 40% sont en vulnérabilité numérique

Le partage des données de santé

On ne remarque pas de réticence de la part des Belges pour un partage des données de santé auprès des professionnels du secteur médical (d’accord de partager avec : médecin (89%), hôpitaux (76%), mutualités (74%).

Les inégalités numériques

Les inégalités numériques sont multifactorielles :

    • Les inégalités d’accès : équipement et accès à une connexion Internet
    • Les inégalités d’usage : compétences nécessaires pour maitriser ces technologies ainisi que leur utilisation effective
    • Les inégalités sociales : convertir les opportunités numériques en bénéfices concrets pour intégrer des domaines de la vie sociale

Impacts à 3 niveaux pour les personnes en vulnérabilité numérique :

    • Avant les soins :
      • restreint l’accès aux soins car rendez-vous en ligne, moins de guichets (handicaps)
      • recherches sur internet (=mauvaise info, =mauvais rélfexe)
    • Pendant les soins (nuisance à l’efficience des soins)
      • perturbations de la consultation pour aide numérique
      • problème d’interopérabilité et de bug (ralentissement, doublons)
      • chronophage
    • Après les soins
      • difficulté pour trouver un spécialiste, multidisciplinaire en ligne
      • prise de rendez-vous en ligne
      • peu d’utilisation des ePrescriptions (=doublons médicaments)

Les effets du numérique

Négatifs :

    • Perte d’autonomie
    • Frustration
    • Non recours aux droits
    • Déshumanisation
    • Augmente l’écart entre ceux qui savent et ceux qui ne savent pas
    • Charge de travail augmentée chez les professionnels de la santé
    • Charge mentale augmentée chez les professionnels de la santé (responsable
      RGPD, enregistrement consentement)
    • Médecin démuni face à son logiciel

Positifs :

    • Gain de temps pour ceux qui savent l’utiliser
    • Facilitation de la communication
    • Moins de doublons d’examens
    • Organisation du travail facilitée
    • Accès au suivi augmenté
    • Analyse patientèle avec logiciel MG
    • Améliore la prévention
    • Diminution de l’interaction médicamenteuse

Les pistes de solutions

Au niveau politique

    • Gagner la confiance du citoyen dans le système
    • Mettre en place un cadre légal pour le personnel d’appui et les professionnels de la santé.
    • Régenter les services essentiels d’aide.
    • Simplifier le système d’eSanté pour les usagers (la complexité politique est appliquée à l’architecture des réseaux)
    • Diminuer la complexité pour améliorer l’accessibilité
    • Favoriser le réseautage (inventaire de ce qui existe, Collaboration avec les acteurs du terrain)
    • Prendre en compte le vieillissement de la population
    • Avoir une approche multi-factorielle

Au niveau des outils

    • Diminuer la complexité pour améliorer l’accessibilité et réduire la nécessité
      d’information
    • Favoriser l’auto-apprentissage avec supervision en ligne
    • Penser les outils selon l’expérience utilisateur (design)
    • Réfléchir au défi de la langue
    • Maintenir des solutions alternatives (le numérique est un canal additionnel)

Au niveau del’éducation/formation

    • S’adapter à chaque type de public en fracture
    • Faire des formations adaptées à chaque niveau de digitalisation
    • Former à la culture du numérique dès l’enfance
    • Former les étudiants en santé pendant leur cursus scolaire
    • Former le personnel de 1ère ligne
    • Augmenter la visibilité des formations, créer des espaces d’assistance
    • Favoriser le réseautage (inventaire de ce qui existe, collaboration avec les acteurs du terrain) : ne pas oublier le facteur humain !