A la suite d’un projet mené avec les sages-femmes, Abrumet a identifié un besoin crucial : l’absence d’information à la sortie de la maternité complique fortement la prise en charge à domicile.
En effet, lors du retour de la maman à son domicile, les sages-femmes, pourtant en première ligne, ne disposent d’aucune donnée de manière électronique sur l’hospitalisation de leur patiente et cela nuit à la continuité des soins.
Dès lors nos objectifs ont été de :
- Sensibiliser sur l’amélioration de la continuité et la qualité des soins dès le retour à domicile du patient
- Identifier les bonnes pratiques actuelles dans les hôpitaux.
- Identifier les barrières techniques à la transmission rapide des données.
La FAMGB et le BHAK souhaitent depuis quelques années améliorer la communication entre les spécialistes hospitaliers et les médecins généralistes et ont proposé un modèle de lettre type reprenant toutes les informations dont ils ont besoin afin de suivre au mieux leurs patients suite à une hospitalisation.
L’intention est que le médecin généraliste reçoive une vue d’ensemble du ou des diagnostics, des traitements médicamenteux ou non médicamenteux correctement décrits ainsi que des propositions de suivi de manière standardisée, accompagnée de toutes les données utiles possibles des examens (laboratoire, examens techniques, conseils) exécutés pendant l’hospitalisation ; mais de manière condensée et standardisée.
Abrumet de son côté, a mené une enquête il y a quelques mois auprès des hôpitaux bruxellois pour mieux comprendre leur usage des lettres de sortie, les délais actuels de publication et les obstacles rencontrés.
Il en résulte que les 10 hôpitaux ayant répondu soutiennent majoritairement l’idée de publier les lettres de sorties rapidement. 4 hôpitaux publient déjà dans un délai de 24h et certains travaillent à l’amélioration de ce délai de publication.
Les principaux freins identifiés sont :
- La nécessité d’une validation médicale par plusieurs médecins
- Le temps requis pour finaliser le document
Une solution technique
Pour répondre à ce besoin, une solution pourrait être envisagée : produire un résumé d’hospitalisation (discharge letter?), contenant les informations essentielles (diagnostics, prescriptions, problématiques traitées), sans attendre la validation formelle d’un médecin sur l’ensemble du document puisqu’il s’agirait des informations déjà enregistrées dans le dossier au cours de l’hospitalisation.
Ce résumé, généré automatiquement à partir des données saisies durant l’hospitalisation, pourrait être transmis dans un délai très court après la sortie, idéalement au même moment que la sortie du patient de l’hôpital à J0, facilitant ainsi la prise en charge par les professionnels de première ligne.
Chaque logiciel hospitalier devrait pouvoir permettre cela.
C’est précisément le rôle d’Abrumet : assurer la coordination et la prise de conscience d’agir sur certains sujets, soutenir les prestataires et participer à l’amélioration des outils existants. Notre équipe reste à la disposition de tous les acteurs de terrain pour accompagner au changement et garantir une meilleure continuité des soins.
Double focus
1 – Différence entre lettre de sortie (“discharge letter”) et rapport d’hospitalisation
- La lettre de sortie (discharge letter) est un document “provisoire”, contenant un minimum d’informations essentielles utiles aux professionnels de première ligne.
- Le rapport d’hospitalisation est un document exhaustif, complet et validé par un médecin habilité. La publication de ce document demande naturellement un délai plus long.
2 – Obligation de publier la lettre de sortie dans les 48h via les nouvelles normes hospitalières
- Arrêté du Collège réuni de la Commission communautaire commune du 25 mai 2023
- Entrée en vigueur dans tous les hôpitaux bruxellois depuis le 15 septembre 2024
- Attention particulière à l’Art. 14, 3°
3° Si le patient en a communiqué les coordonnées et qu’il l’autorise, une copie des rapports de sortie du patient, en ce compris le rapport de sortie infirmier, est communiqué au médecin traitant ou à la maison médicale et/ou à l’infirmier à domicile le cas échéant, par voie électronique, au plus tard dans les 48h. Elle s’opère selon les modalités fixées par l’hôpital et le cercle de médecins généralistes.